François BERNARD
Extraits de :
- A Woman’s Tale
- Island
- Golden Braid
(réalisations Paul Cox)
- Pub Pepe Jeans
(réalisation Leigh Parker)
- Out Of The Blue
- To Be Continued
(réalisations François Bernard).

Films avec Paul Cox

Golden Braid (1990)
A Woman's Tale (1991)






François Bernard poursuit la rédaction de son autobiographie intitulée « Ma vie selon moi ».
Les quatre paragraphes suivants relatent son expérience au cinéma.
"…Un copain m'appelle un jour pour me dire qu'une maison de production de film cherche un français grand et maigre pour jouer un rôle de dealer de drogue. Il a fait mention de ma présence et je peux appeler si je suis intéressé. Après quelques discussions au téléphone, je suis invité à rencontrer Paul Cox, réalisateur culte et individu remarquable. Je me souviens encore de notre première entrevue. Il m'a longuement regardé en tirant sur sa pipe, puis s'est penché vers moi pour me demander : Can you act ? (est ce que tu peux faire l’acteur ?). J'affirme que je serais ravi d'essayer, à défaut de pouvoir revendiquer une quelconque expérience à ce niveau. Il me présente à tous ceux qui ont leur mot à dire dans le casting, il me fait faire des tests et revenir souvent avant de se décider. Pendant ce temps, je trompe l'attente en nageant chaque jour, pour tenter de me calmer. L'opportunité semble incroyable : aller jouer sur une île grecque un film, un vrai, avec Irene Pappas, idole de ma jeunesse et quelques acteurs australiens en vue. Un jour Cox dit oui et je peux, enfin délivré, commencer à croire au rêve…"
“Island” est la rencontre de trois femmes en exil dans une ile grecque du Dodecanèse. La Grecque, Marquise (Irène Papas) fuit le régime des colonels. La Sri-Lankaise Sahana (Anoja Weerasinghe), la guerre civile dans son pays et l’Australienne Eva, (Eva Sita) son addiction à la drogue. Chacune tente d’échapper à sa propre tragédie. Une mission difficile pour Eva qui rencontre un dealer (François Bernard) prêt à lui fournir l’héroïne qui lui manque. Il menace le lien fort qui unit les trois femmes mais sa mort (accidentelle ?), met fin au harcèlement. La générosité des insulaires et la bienveillance de l’un d’eux Janis, un sourd muet (Chris Haywood), permettent aux trois femmes de renouer le fil de leur destinée.
"… A la cérémonie des Oscars (Australian Film Awards), je suis arrivé en Rolls, en smoking, au bras d'Eva en robe de soirée. Tapis rouge et flashs dans la nuit sous les yeux d'une foule attentive. 8 nominations mais un seul oscar dans une catégorie annexe. La déception fut grande pour ceux qui espéraient. Je n'en étais pas mais je compatissais. C'était un revers mais pas une surprise. Le film était beau, empreint d'une vision forte et personnelle mais légèrement en dehors des normes qui façonnaient alors le cinéma australien.
J'étais moi sur le grand écran, et sans aucun doute acteur de cinéma."
"L'infatigable Cox s'est remis au travail et m'a offert des petits rôles. Je l'aimais bien, j'étais disponible et j'adorais l'ambiance des tournages. J'apparais dans deux autres de ses films. « Golden Braid » où je joue un déménageur filiforme venu livrer un meuble. Dans A Woman's Tale, je suis le voisin homosexuel, d'un vieille dame acariâtre. Deux petits rôles certes mais faire l’acteur est un vrai métier. J'avais le sentiment de mieux le maitriser à chaque nouvelle expérience. Pourtant je n'avais pas envie de m'y mettre à fond, de trouver un agent, de faire des casting. D'abord parce que les rôles étaient limités vu mon accent et parce que je concevais pas de le faire autrement qu'avec ma nouvelle famille.
Et puis j'aimais la radio…"